Czech President Milos Zeman speaks during the Czech parliament session in Prague, August 7, 2013 | Crédit Photo -- Petr Josek / Reuters
Le parlement a gagné une nouvelle bataille contre le président, mais la guerre des institutions n'est pas encore terminée. 100 des 193 (au total il y a 200 députés, mais 7 d'entre eux étaient absents) ont voté contre le gouvernement de Jiri Rusnok. Ce n'est pas le gouvernement et son programme – plutôt accepté – qui sont à l'origine de ce vote de sanction. La vraie punition est pour le président Miloš Zeman (social-démocrate).
Après la démission du gouvernement conservateur en juin 2013, le chef d'État Miloš Zeman n'a pas considéré bon de prendre en considération des demandes politiques, en se refusant de nommer un nouveau cabinet en adéquation avec la majorité au parlement. Marquant ainsi son opposition aux députés, Miloš Zeman a fait le choix aventureux de nommer au poste de premier ministre, Jiri Rusnok. A l'époque, ce dernier n'était pas membre du parlement. Sa nomination s'accompagnait de la lourde mission de devoir former un cabinet d'experts, de technocrates. Le cabinet de l'économiste Rusnok est composé de ministres sans étiquette. Un virage dans la politique tchèque, qui fut que très peu apprécié par les différents partis d'opposition appartenant à la majorité parlementaire, ceux-ci dénonçant, voyant les nouveaux membres du gouvernement comme des « proches, des amis de Miloš Zeman » plus que de « véritables experts ». Un glissement vers un système « présidentiel » par le « clientélisme »
Reste qu'à la fin des négociations de juin dernier, c'est aujourd´hui bien la gauche qui a accepté ce cabinet, proposé par le président. Les socialistes et les communistes accordant leur vote confiance, afin de pouvoir obtenir des élections législatives anticipées, la stratégie semble avoir réussi. Même si le gouvernement a échoué, c'est aussi la coalition de droite qui s´est dissolue pendant ce vote clé. Deux députés de droite ont refusé de voter contre le gouvernement. Comme conséquence, le parti TOP 09, membre du groupe conservateur a « décidé » d'aider les socialistes, en tentant de permettre la dissolution du parlement et la tenue de nouvelles élections.
La fin de la coalition conservatrice est aussi liée au discours du président devant les députés. Celui-ci a mis son veto total au retour au gouvernement d'une majorité « contemporaine (conservatrice) ». Les décision et les choix politique du président tchèque étant très largement soumisent à l'avancé et aux révélations de corruption ayant précipité la chute du dernier gouvernement de Petr Necas, tombé après l'arrestation spectaculaire de sa collaboratrice et maîtresse, Jana Nagyova, au milieu des accusations de corruption. C'est pourquoi Miloš Zeman, ayant nommé le nouveau Premier ministre, a voulu patienter jusqu´à la fin de l'enquête policière, même si cela risquait de durer encore des mois. Cette tendance de lier le futur de la politique du pays, aux résultats de l'investigation policière, fut fortement critiquée par les politiciens et aussi par les journalistes. Reste que la stratégie présidentielle a pour l'instant été une réussite, la coalition de droite n'existant plus et les socialistes restent divisés.
Après la démission du gouvernement conservateur en juin 2013, le chef d'État Miloš Zeman n'a pas considéré bon de prendre en considération des demandes politiques, en se refusant de nommer un nouveau cabinet en adéquation avec la majorité au parlement. Marquant ainsi son opposition aux députés, Miloš Zeman a fait le choix aventureux de nommer au poste de premier ministre, Jiri Rusnok. A l'époque, ce dernier n'était pas membre du parlement. Sa nomination s'accompagnait de la lourde mission de devoir former un cabinet d'experts, de technocrates. Le cabinet de l'économiste Rusnok est composé de ministres sans étiquette. Un virage dans la politique tchèque, qui fut que très peu apprécié par les différents partis d'opposition appartenant à la majorité parlementaire, ceux-ci dénonçant, voyant les nouveaux membres du gouvernement comme des « proches, des amis de Miloš Zeman » plus que de « véritables experts ». Un glissement vers un système « présidentiel » par le « clientélisme »
Reste qu'à la fin des négociations de juin dernier, c'est aujourd´hui bien la gauche qui a accepté ce cabinet, proposé par le président. Les socialistes et les communistes accordant leur vote confiance, afin de pouvoir obtenir des élections législatives anticipées, la stratégie semble avoir réussi. Même si le gouvernement a échoué, c'est aussi la coalition de droite qui s´est dissolue pendant ce vote clé. Deux députés de droite ont refusé de voter contre le gouvernement. Comme conséquence, le parti TOP 09, membre du groupe conservateur a « décidé » d'aider les socialistes, en tentant de permettre la dissolution du parlement et la tenue de nouvelles élections.
La fin de la coalition conservatrice est aussi liée au discours du président devant les députés. Celui-ci a mis son veto total au retour au gouvernement d'une majorité « contemporaine (conservatrice) ». Les décision et les choix politique du président tchèque étant très largement soumisent à l'avancé et aux révélations de corruption ayant précipité la chute du dernier gouvernement de Petr Necas, tombé après l'arrestation spectaculaire de sa collaboratrice et maîtresse, Jana Nagyova, au milieu des accusations de corruption. C'est pourquoi Miloš Zeman, ayant nommé le nouveau Premier ministre, a voulu patienter jusqu´à la fin de l'enquête policière, même si cela risquait de durer encore des mois. Cette tendance de lier le futur de la politique du pays, aux résultats de l'investigation policière, fut fortement critiquée par les politiciens et aussi par les journalistes. Reste que la stratégie présidentielle a pour l'instant été une réussite, la coalition de droite n'existant plus et les socialistes restent divisés.
Un chemin vers les élections anticipées
Ce 7 août 2013, la chute de la coalition de droite va sans contexte précipiter la suite des événements. Le parti TOP 09 s´est lié avec la gauche pour tenter de permettre la dissolution de la Chambre des députés. Pour cela, ils ont besoin 120 voix, un total qui ne semble pas impossible à obtenir pour cette coalition. Le vote pourrait prendre lieu dans quelques jours. Quand la chambre est dissolue, les nouvelles élections doivent se dérouler dans 60 jours.
Mais personne ne peut prédire des résultats. Le système partisan tchèque est plus que jamais dans une phase de morcellement et de rééquilibrage. Les socialistes sont divisés : les militants favorables au chef de parti, Bohuslav Sobotka sont hostile au renforcement du pouvoir de Miloš Zeman, contrairement à l'aile pro-Zeman et pro-Rusnok de vice-président du parti, Michal Hasek, de plus en plus influent.
Le parti ODS, à la tête de l´ancien gouvernement conservateur dissolu au juin 2013, a aussi d'importants problèmes. Selon les sondages, le parti dépasserait la barre des 5 %, le minimum pour pouvoir être représenté au sein du parlement, mais le parti ne devrait pas obtenir un score supérieur à 7 ou 8% des votes. Le parti restant englué dans les affaires de corruption et d'abus dans le domaine du renseignement militaire, à cause de son ancien Président et Premier ministre Petr Nečas. Il existe également de nombreuses suspicions de corruption sur le parti dans son ensemble.
À ce morcellement des « gros », on ajoute une dizaine de petits partis qui pourraient obtenir entre 2 et 4 % des suffrages. Ces partis n´arriveront pas à entrer au parlement, mais les voix en leur faveur seront des votes perdues pour les « gros partis ».
Au-delà du parlement, la division règne également au sein même du gouvernement. Depuis juin 2013, une centaine de hauts fonctionnaires se sont vus ou se sont retirés de leurs postes. Le ministre des Transports a, par exemple, révoqué le chef de la Ceske drahy (équivalent de la SNCF)... On se demande logiquement si le cabinet Rusnok, « sans confiance » parlementaire, a encore une légitimité pour prendre les décisions essentielles.
Même 24 ans après la « Révolution de velours » et la chute de la dictature communiste, la démocratie tchèque est loin de présenter toutes les garanties. Les mois qui viennent sont, sur ce plan, décisifs. Le prochain parlement sera assez fort pour limiter la puissance informelle du président Miloš Zeman ?
Mais personne ne peut prédire des résultats. Le système partisan tchèque est plus que jamais dans une phase de morcellement et de rééquilibrage. Les socialistes sont divisés : les militants favorables au chef de parti, Bohuslav Sobotka sont hostile au renforcement du pouvoir de Miloš Zeman, contrairement à l'aile pro-Zeman et pro-Rusnok de vice-président du parti, Michal Hasek, de plus en plus influent.
Le parti ODS, à la tête de l´ancien gouvernement conservateur dissolu au juin 2013, a aussi d'importants problèmes. Selon les sondages, le parti dépasserait la barre des 5 %, le minimum pour pouvoir être représenté au sein du parlement, mais le parti ne devrait pas obtenir un score supérieur à 7 ou 8% des votes. Le parti restant englué dans les affaires de corruption et d'abus dans le domaine du renseignement militaire, à cause de son ancien Président et Premier ministre Petr Nečas. Il existe également de nombreuses suspicions de corruption sur le parti dans son ensemble.
À ce morcellement des « gros », on ajoute une dizaine de petits partis qui pourraient obtenir entre 2 et 4 % des suffrages. Ces partis n´arriveront pas à entrer au parlement, mais les voix en leur faveur seront des votes perdues pour les « gros partis ».
Au-delà du parlement, la division règne également au sein même du gouvernement. Depuis juin 2013, une centaine de hauts fonctionnaires se sont vus ou se sont retirés de leurs postes. Le ministre des Transports a, par exemple, révoqué le chef de la Ceske drahy (équivalent de la SNCF)... On se demande logiquement si le cabinet Rusnok, « sans confiance » parlementaire, a encore une légitimité pour prendre les décisions essentielles.
Même 24 ans après la « Révolution de velours » et la chute de la dictature communiste, la démocratie tchèque est loin de présenter toutes les garanties. Les mois qui viennent sont, sur ce plan, décisifs. Le prochain parlement sera assez fort pour limiter la puissance informelle du président Miloš Zeman ?